Élisabeth Martin et Stéphane Bonnéry – 2002 – ESF Editeur
Au sein des collèges, certains jeunes affichent des comportements qui attestent un état de démobilisation scolaire extrême : inappétence aux savoirs scolaires, refus de travail, absentéisme chronique, comportements perturbateurs voire violents. Pour accueillir ces jeunes déscolarisés ou en voie de déscolarisation, des structures particulières appelées » dispositifs relais » ont été créées avec pour objectif de remobiliser les jeunes et de les rescolariser. Fondé sur des entretiens et des observations sur de nombreux sites, cet ouvrage donne à voir la diversité des modalités de fonctionnement de ces classes relais et expose les interrogations que leur existence suscite dans l’institution scolaire. La remise en cause des normes et règles par les élèves constituant le problème majeur que ces jeunes posent à l’école, les auteurs ont choisi de s’appuyer sur cette notion de norme, pour analyser les pratiques professionnelles, aussi bien sur le plan de la resocialisation que de la rescolarisation. Du côté de l’analyse du comportement des élèves, les recherches menées, plutôt que de s’appuyer sur l’idée que ces élèves en difficulté n’ont » pas de repères « , ont visé, au contraire, à comprendre quels repères étaient mobilisés par ces collégiens. Posées sous ce jour nouveau, des questions émergent : comment les jeunes des dispositifs relais perçoivent-ils l’école, les savoirs, les adultes ; comment ont-ils vécu leur temps de passage dans le dispositif relais ; lorsque leurs repères personnels entrent en opposition avec ceux de l’école, comment réagissent-ils ; quels sont les conflits, les blocages, les résolutions qui alors surgissent… À l’heure où l’absentéisme des élèves, la délinquance juvénile, inquiètent la société et interpellent les institutions politiques et nationales, ces dispositifs des classes relais, plus que jamais d’actualité, méritent toute notre attention en donnant l’espoir de » réconcilier » les jeunes avec l’école, et donc avec la société.
Disponible à l’emprunt à l’antenne « Conseil » (cote : 11.1 MAR)