article La Montagne 29 mars 2017

Deux médiathèques du Cantal travaillent ensemble pour ne jamais fermer

Si les médiathèques communautaires de Pierrefort et Neuvéglise, dans le Cantal, travaillent en réseau depuis plus de trois ans, elles ont toutefois su garder leur identité propre.
Une seule cotisation pour deux médiathèques. L’idée est originale mais pas nouvelle. Les médiathèques communautaires de Pierrefort et Neuvéglise travaillent en effet en commun depuis plus de trois ans déjà. Et ça marche ! En témoignent leurs responsables respectives, Nathalie Langlais et Françoise Laborie, qui affirment « que c’est une richesse de travailler ensemble ».
Alors si les médiathèques de Chaudes-Aigues, Valuéjols et Saint-Flour les rejoignaient, dans le cadre de la réforme territoriale, elles y trouveraient encore un nouvel intérêt.

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« Cette nouvelle organisation nous permettrait d’avoir encore plus de fonds disponible et plus de collègues. Ce ne serait que du plus. C’est une force d’être à plusieurs », assurent-elles. Et de préciser également « qu’en travaillant ensemble, les médiathèques ne ferment presque pas ».

À Neuvéglise et Pierrefort, les heures d’ouverture ont en effet été calées pour que les deux structures soient complémentaires et en aucun cas, concurrentielles.

« Ici, c’est le bouquin qui se déplace »
Françoise Laborie (responsable de la médiathèque de Neuvéglise)

Lorsque la commune de Neuvéglise a rejoint la Communauté de communes du pays de Pierrefort en 2013, les deux médiathèques sont alors devenues communautaires et ont partagé leurs données et leurs fonds, proposant ainsi une base très riche. Aujourd’hui, elles détiennent à elles deux plus de 7.800 livres, 532 CD, 40 Cd-rom, 477 DVD et 300 jeux.

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Il est donc possible d’emprunter un document dans une médiathèque et de le ramener dans l’autre, mais aussi d’avoir accès aux services, aux espaces et aux animations indifféremment de l’une ou l’autre.

« Ici, c’est le bouquin qui se déplace », explique Françoise Laborie.
Mais malgré cette mise en commun, chacune d’entre elles a conservé son identité.
« On n’a pas le même public. On organise des choses vraiment différentes et on y veille. Les animations que l’on propose par exemple durant les vacances scolaires n’ont pas lieu les mêmes jours ni aux mêmes heures. Depuis qu’on est en réseau, on essaie d’avoir une programmation plus régulière et plus fournie et de qualité, pour que ça plaise au plus grand nombre », expliquent Françoise et Nathalie.

L’objectif premier de ces médiathèques reste bel et bien de mettre la connaissance à la portée de tous. « La culture, ce n’est pas seulement pour les érudits », insistent-elles.

 

La médiathèque de Neuvéglise est ouverte mardi de 9 heures à 12 heures, mercredi de 9 heures à 12 heures et de 14 heures à 18 heures, jeudi de 14 heures à 18 heures, vendredi de 15 heures à 18 heures et samedi de 9 heures à 12 heures. Renseignements au 09.67.47.92.80.
La médiathèque de Pierrefort est ouverte mardi de 13 h 30 à 17 h 30, mercredi de 9 heures à 12 heures et de 13 h 30 à 17 h 30, jeudi, vendredi et samedi de 9 heures à 12 heures. Renseignements au 04.81.91.50.92.

 

S’adapter à la réforme territoriale

Professionnels des bibliothèques, élus et cadres de collectivités territoriales vont se retrouver le 30 mars à Saint-Flour pour réfléchir et travailler ensemble sur la mise en œuvre de la réforme territoriale au niveau de leurs structures respectives.

Qui dit fusion des intercommunalités dit réorganisation des territoires. Si certaines collectivités avaient anticipé la reconfiguration, avec une mise en réseau des équipements, des structures, des services ou des compétences, d’autres n’ont pas encore franchi le pas mais y travaillent.

C’est pour partager ces expériences, de ceux qui ont fait et de ceux qui sont entrain de faire que l’Association des bibliothécaires de France (ABF) Auvergne a décidé d’organiser, en partenariat avec l’association cantalienne des Amis de la lecture, une journée dédiée à la réflexion sur le sujet.

« Car, selon Julien Segura, directeur-adjoint de la médiathèque du Bassin d’Aurillac et secrétaire du groupe Auvergne de l’ABF, il n’y a pas un modèle unique de mise en réseau mais une variété de formules adaptées aux contextes, aux besoins et aux choix locaux ».

 

Trois intervenants

Ce jeudi 30 mars, à Saint-Flour, plus d’une cinquantaine de professionnels des bibliothèques, cadres des collectivités territoriales et autres élus se réuniront donc à la salle des Jacobins de 9 h 30 à 17 heures et plancheront sur la « réforme territoriale, bibliothèques et territoires ruraux ». Trois intervenants viendront apporter leurs précieux témoignages.

À commencer par Dominique Lahary, qui, avec ses nombreuses casquettes dans les bibliothèques, apportera son expertise en la matière. Damien Catcel, directeur des affaires culturelles et Mélanie Tison, directrice de la lecture publique de la Communauté de communes du Grand-Figeac, l’une des plus grosses intercommunalités rurales de France, à cheval sur deux départements, participeront eux aussi à cette journée professionnelle. « Un excellent cas pratique », selon Julien Segura.

Après un pique-nique, les participants se retrouveront autour d’ateliers de réflexion, dont ils feront un rendu collectif à l’issue de la journée.

(*) Dominique Lahary est l’ancien directeur de la BDP du Val-d’Oise, ex-président de l’IABD (Interassociation archives bibliothèques documentation), ex vice-président de l’ABF, membre de la commission « Bibliothèques et réforme territoriale » auprès de l’ABF.

Isabelle Barnérias

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