► Lancement de la préfiguration de l’Agence de la langue française pour la cohésion sociale

La secrétaire d’État chargée de l’Égalité réelle, Ericka Bareigts, a lancé la préfiguration de l’Agence de la langue française pour la cohésion sociale le 27 juillet, celle-ci devant être créée le 1er janvier 2017. Elle confirme ce que le Premier ministre avait laissé entendre le 13 avril à Vaulx-en-Velin : que Thierry Lepaon « très investi sur le sujet depuis plus de vingt ans » a été désigné pour mener à bien cette mission de préfiguration (lire notre article).

Selon la lettre de mission du Premier ministre, envoyée en juin à l’ancien secrétaire général de la CGT, la création de l’agence permettrait « de renforcer la cohérence et l’efficacité des dispositifs, d’améliorer la coordination de l’ensemble des acteurs impliqués, d’impulser et de soutenir des actions dans les domaines de la lutte contre l’illettrisme, la maîtrise de la langue française et son rayonnement dans le monde, dans l’Hexagone et l’outre-mer. »

Elle précise aussi que son action vient en complément des actions des autres ministères impliqués, dont la mission devra définir les périmètres : Éducation nationale  ; Enseignement supérieur et Recherche  ; Intérieur  ; Travail, Emploi, Formation professionnelle et Dialogue social (avec la DGEFP)  ; Culture et Communication (avec la Délégation générale à la langue française et aux autres langues de France)  ; Ville, Jeunesse et Sports (et le Commissariat général à l’égalité des territoires pour la politique de la ville) et Outre-Mer. Manuel Valls souhaite que les ministères concernés, les partenaires sociaux, les collectivités locales et la société civile siègent au conseil d’administration de la future agence et qu’elle prenne « appui sur les structures existantes, et en particulier sur l’ANLCI », et, prend-il le soin d’ajouter, « dans cet objectif, vous me proposerez les regroupements qui vous semblent cohérents ».

Si Ericka Bareigts salue, dans son communiqué, « le travail accompli » par l’ANLCI, le sort de cette dernière reste incertain, surtout qu’elle pointe qu’il « fallait franchir une nouvelle étape dans la coordination des acteurs et des dispositifs mobilisés pour la maîtrise de la langue française, partout et pour tous ». Or, le cabinet du président de la République avait rassuré en mai Marie-Thérèse Geffroy, présidente de l’ANLCI, sur le maintien d’une Agence nationale de lutte contre l’illettrisme, distincte de la futur Agence de la langue française. « Soyez donc certaine que l’existence de l’ANLI n’est en aucun cas remise en cause par la création de l’Agence de la langue française », insistait Isabelle Sima. Alors même qu’un rapport de la Cour des comptes (lire notre article) soulignait aussi la nécessité de ne pas négliger « le risque de dilution de la question très spécifique de l’illettrisme au sein d’un organisme aux compétences élargies ».
Reste à savoir ce que la mission de préfiguration recommandera. Dans la lettre de mission qui est adressée à Thierry Lepaon, le calendrier est fixé : remise du rapport définitif le 30 septembre 2016 pour une création de l’agence le 1er janvier 2017.
 
le quotidien de la formation – Béatrice Delamer – 29 juillet 2016