► Repenser la formation des publics migrants pour une insertion durable (Cnam)
Le Cnam a initié, en partenariat avec Forum Réfugiés-Cosi, un partenariat original qui permettra d’assurer aux réfugiés des conditions d’une insertion efficace et durable.
Pour permettre aux réfugiés soutenus par l’association Forum Réfugiés-Cosi, dans le cadre du programme “Accelair”, le Cnam (Conservatoire national des arts et métiers) a engagé, en 2013, une collaboration visant à soutenir l’insertion des réfugiés en proposant des formations professionnelles sur mesure. Dispensées par le Cnam Rhône-Alpes, ces formations ont vocation à combler les écarts entre ces savoirs et les besoins des entreprises. Elles seront combinées tout au long du parcours avec des formations linguistiques.
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Pour mener à bien ce projet, des financements étaient nécessaires. Nous avons réussi à mobiliser des experts, dont un du FSE (Fonds social européen), qui nous accompagnent. Nous avons un pool d’entreprises partenaires relevant de plusieurs secteurs qui ont accepté de jouer le jeu. Une fondation (société de prévoyance de la région lyonnaise) a également accepté de financer une partie des actions, pour permettre à ce programme de s’installer de façon pérenne », a expliqué Olivier Marion, directeur régional, Cnam Rhône-Alpes, lors d’un colloque consacré à l’accompagnement des migrants, organisé par le Cnam, le lundi 27 juin 2016
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De nombreux obstacles
Parmi les obstacles à l’insertion sociale et professionnelle des migrants, et qui ont justifié la mise en place de ce programme, il faut citer « la difficulté à faire reconnaître leur expérience professionnelle, une représentation erronée du marché du travail, la faiblesse de leur réseau relationnel et la méconnaissance des techniques de recherche d’emploi », a indiqué Jean-François Ploquin, directeur général de Forum Réfugiés-Cosi. Un constat partagé par Patrick Werquin, professeur associé au Cnam en éducation et formation, qui a travaillé dans une cinquantaine de pays. « Les migrants éprouvent le besoin de faire valoir leurs formations, diplômes, compétences et parcours professionnels. Ils ont besoin d’insertion sociale et professionnelle, c’est-à-dire de trouver un emploi. » Dans une France « très attachée au diplôme et à la certification », pour permettre une insertion efficace, « il est donc important d’encourager le développement de la VAE ». L’expert a recommandé de « combiner l’ensemble des outils disponibles, notamment le bilan de compétences, la VAE et la certification, pour le positionnement des migrants. L’objectif étant de former chacun par rapport à ses manques ». Il a également plaidé pour une « ouverture du spectre des emplois auxquels les migrants ne peuvent pas prétendre, notamment les professions règlementées, qui exigent des certifications délivrées par l’État français ».
L’Afpa aussi
Dans le cadre de l’accord de « relocalisation » européen, avec l’engagement de la France d’accueillir 30 000 réfugiés, « l’Afpa a mis à disposition des migrants 1 500 places (hébergement, actions d’apprentissage de la langue française et d’insertion professionnelle) », a indiqué Pascale Gérard, directrice des partenariats de l’organisme. Dans le cadre de ce projet, la préfecture d’Île-de-France s’est engagée à soutenir financièrement l’hébergement des personnes concernées. L’association, Pôle emploi et des secteurs professionnels collaboreront à l’accompagnement en termes de formation et d’insertion professionnelles. « La branche du travail temporaire participera à hauteur de 5 millions d’euros à ce projet », a annoncé l’ancienne vice-présidente en charge de l’apprentissage et de la formation professionnelle en Région Paca qui a plaidé pour davantage de collaboration entre les acteurs.
« L’intérêt de la rencontre du 27 juin 2016 était justement de permettre une réflexion de fond et un engagement pour des actions afin de donner aux migrants les moyens d’une insertion professionnelle durable », a justifié Olivier Faron, l’administrateur général du Cnam.
Notes
[1] La journée de réflexion sur les leviers que peut présenter la formation continue dans l’intégration professionnelle et sociale des étrangers a rassemblé plus de 200 politiques, chercheurs et acteurs de l’accompagnement des migrants.
[2] La journée de réflexion sur les leviers que peut présenter la formation continue dans l’intégration professionnelle et sociale des étrangers a rassemblé plus de 200 politiques, chercheurs et acteurs de l’accompagnement des migrants.
Calendrier Le calendrier de ce programme est le suivant :
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Dès octobre 2016, seront identifiés une dizaine de réfugiés ne parvenant pas à accéder au marché du travail en raison du trop grands écarts entre leurs compétences et les exigences des entreprises françaises. Ils signeront un contrat d’assiduité avant de rechercher un stage d’immersion de quinze jours au sein d’une entreprise.
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Ce stage permettra aux accompagnateurs, courant novembre 2016, d’évaluer leurs compétences techniques et linguistiques et leurs capacités de compréhension et d’adaptation.
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En décembre 2016, les bénéficiaires du programme construiront avec les entreprises, les conseillers formation du Cnam Rhône-Alpes et des experts linguistiques, un parcours de formation sur mesure.
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De janvier à juin 2017, ils suivront leur formation personnalisée combinée à une formation en français langue étrangère (FLE) adaptée aux besoins du secteur d’activité qu’ils visent.
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Entre juillet et octobre 2017, forts des compétences acquises pendant l’année de formation, les réfugiés seront accompagnés vers l’emploi par les référents emploi du programme Accelair.