► Une agence de la langue française et une grande école du numérique
pour soutenir l’égalité des territoires
Création d’une agence de la langue française, grande école du numérique, accès effectif des résidents des quartiers prioritaires aux dispositifs de la politique de l’emploi, contrat « starter » pour les jeunes décrocheurs… font partie des soixante mesures annoncées récemment à l’issue du Comité Interministériel « égalité, citoyenneté, la République en actes » présidé par le Premier ministre Manuel Valls. Objectif : favoriser la mixité sociale et recréer du lien entre les « quartiers » et la République.
Après le volet justice/sécurité et la grande mobilisation pour les valeurs de la République (voir notre article), le comité interministériel a acté des mesures plus sociétales. Dans son discours, Manuel Valls a insisté sur l’importance du français, comme langue de la République « Cette question de la langue française, de sa maitrise, nous l’avons trop délaissée », a-t-il déclaré, rappelant qu’elle est la langue de l’enseignement, du travail, des échanges et des services publics. « Elle doit donc être au centre de toutes nos politiques. La maîtrise de la langue doit redevenir une exigence nationale. Ce sera la mission de la nouvelle agence de la Langue française que nous allons créer », a-t-il annoncé. Au-delà du renforcement des dispositifs de maîtrise de la langue française pour les immigré adultes primo-arrivants (depuis moins de 5 ans sur le territoire) et de la formation linguistique des candidats à la naturalisation, le comité interministériel a donc acté une mission de préfiguration d’une agence de la langue française en France).
Grande école du numérique
La mise en place d’une « grande école du numérique » hors les murs pour favoriser l’insertion professionnelle dans les métiers de ce secteur porteur est lancée. Il s’agit d’un réseau d’initiatives issues du monde académique, du monde associatif ou du secteur de la formation professionnelle destinées à offrir un « bouquet de formations innovantes au numérique, labellisées et fondées sur l’acquisition des compétences répondant aux besoins identifiés par les acteurs économiques. » Les formations doivent être « intensives, accélérées et innovantes » . La grande école du numérique labellisera les formations et animera le réseau des structures et constituera une plateforme web de formation. Elle devra aussi, au sein du label, développer l’implantation de ‘fabriques du numérique », regroupant les formations intensives, accélérées et innovantes pour tous, sans condition de diplôme. La mission de préfiguration sera désignée ce mois-ci. Elle rendra ses conclusions en mai pour lancer une première vague de labellisations en octobre.
Accès aux contrats aidés
Pour combattre le taux de chômage deux fois et demie plus élevé dans les quartiers que dans les agglomérations dont ils font partie, le gouvernement s’engage à « assurer l’accès effectif des résidents des QPV aux mesures de la politique de l’emploi » en se fixant des objectifs chiffré par dispositif en termes de ration entre le nombre de bénéficiaires résidant dans les quartiers et le nombre de bénéficiaires total :
- Contrat initiative emploi (secteur marchand) : 13 %
- Contrat d’accompagnement dans l’emploi (secteur non marchand) : 13 %
- Emplois d’avenir : 30 %
- Garantie jeunes : 21 %
- Ecoles de la 2ème chance : 40 %
- Epide : 50 %
- Dispositif réussite apprentissage : 40 %
- Formation 2ème chance : 40 %
Pôle emploi doit mobiliser 230 conseillers pour « l’accompagnement intensif des jeunes » et valoriser des démarches d’accompagnement « innovantes ». D’autre part, une « part importante » des 8 000 demandeurs d’emploi longue durée que l’opérateur doit accompagner dans le cadre du plan de lutte contre le chômage longue durée annoncé par François Rebsamen le 9 février (voir notre article) sera fléchée vers les résidents des quartiers, et l’Apec développera cet été une offre de service pour les jeunes diplômés issus des mêmes quartiers. La circulaire devant cadrer ces mesures est prévue ce mois-ci.
Enfin, un nouveau contrat aidé pour les jeunes décrocheurs baptisé « starter » sera lancé au 2ème trimestre 2015. Le taux de l’aide versée aux employeurs du secteur marchand est porté à 45 %, avec comme objectif d’atteindre 13 000 contrats prescrits dès 2015.
Le quotidien de la formation – 09 mars 2015 Béatrice DELAMER