Le 16 janvier 2014 marquera le signal du départ pour les huit premiers Moocs [1] français hébergés sur la plateforme
France Université Numérique (« Fun ») inaugurée par la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche
Geneviève Fioraso en octobre dernier [2]. D’ici trois semaines, 18 Moocs auront démarré. Au total, ils seront 25 en ligne
pour l’année 2014.
Selon les calculs du ministère, 88 000 personnes (étudiants, lycéens, salariés, demandeurs d’emploi, etc.) se sont
inscrites, entre octobre et décembre 2013, aux 25 Massives open online courses qu’héberge aujourd’hui la
plateforme gouvernementale. Et parmi eux, certains comptent déjà un nombre d’inscriptions plus qu’honorable : ainsi, le
Cnam compte 14 000 inscrits à son cours Du manager au leader. Quant àPhilosophie et modes de vie (Paris-Ouest Nanterre
La Défense) et Espace mondial (Sciences-Po paris), ils avoisinent chacun les 5000 e-étudiants. 88 000 étudiants dont 86 %
sont situés en France, 7 % en Afrique et 5 % sur le continent américain.
Portée internationale
Si pour l’heure, les cours proposés ne sont pas encore accessibles en d’autres langues que le français, des discussions
sont actuellement en cours avec l’hébergeur Dailymotion en vue de fournir sous-titrages automatiques et traductions
multilingues à l’avenir. « La révolution numérique ne joue pas sur le seul terrain national. Le développement des Moocs dans
les dix prochaines années redéfinira la carte universitaire internationale […] la diffusion de cours en ligne, en français,
demeure une expression forte de sa politique en faveur de la francophonie » a indiqué Geneviève Fioraso le 14 janvier à
l’occasion d’une conférence de presse, annonçant, sur ce thème, la préparation d’accords-cadres avec le Mali, la Tunisie, Haïti
ou le Québec.
Augmenter la part de l’enseignement supérieur dans la formation continue via les Moocs
25 Moocs en ligne et, à l’horizon, une deuxième vague. HEC, l’ENS Cachan, l’ENS Lyon, Toulouse II, Paris I Panthéon-
Sorbonne ou l’Université de Strasbourg rejoindront la plateforme FUN et près d’une trentaine de nouveaux cours en
ligne compléteront l’offre déjà existante. Une deuxième vague qui fera davantage la part belle à la formation continue
puisque Geneviève Fioraso s’est engagée sur une enveloppe spécifique de 5 millions d’euros [3] destinée à alimenter un Fonds
de financement de Moocs dédiés à la formation professionnelle et permettre, ainsi, aux établissements de
l’enseignement supérieur (qui pour l’heure, ne représentent que 5 % du marché de la formation continue) de rattraper leur
retard sur l’offre privée.
Des consortiums public-privé pour trouver un modèle économique pour les Moocs français
Pour autant, pas question d’opposer systématiquement public et privé puisque le ministère entend favoriser les
« consortiums » entre universités et entreprises de l’économie numérique sur la base de co-coopérations que l’argent
public pourrait financer
à hauteur de 50 %. « C’est ainsi au total jusqu’à 10 millions d’euros qui seront mobilisés sur cette thématique » a souligné
la ministre, « l’objectif, c’est de trouver le modèle économique qui permette la reconstitution des fonds pour investir de
manière pérenne ».