► Jacques Bahry (Fffod) propose d’inscrire dans la loi la détermination forfaitaire du temps passé en formation ouverte et à distance
« Je propose […] de transcrire dans la loi le principe de la détermination forfaitaire du temps passé en formation ouverte et à distance, qui existe déjà au niveau d’une modeste et déjà ancienne circulaire de 200 [1]. » C’est ce que défend Jacques Bahry, président du Fffod (Forum français pour la formation ouverte et à distance), délégué général du Cesi, vice-président de la FFP (Fédération de la formation professionnelle), dans une tribune diffusée mardi 1er octobre.
Selon lui, le système de formation est « à bout de souffle » et n’est plus en mesure d’appréhender le niveau international : « Il semble incapable de répondre aux besoins massifs et qualitatifs de formation de la société et de l’économie française actuelles, que ce soit comme facteur de compétitivité des entreprises ou comme facteur d’employabilité et de promotion sociale des personnes. » Jacques Bahry met en cause le faible développement de la FOAD (Formations ouvertes et à distance) et de manière plus générale de l’usage des TIC (technologies de l’information et de la communication) dans la formation tout au long de la vie. Et cela alors que la France n’est pas, de manière générale, en retard dans le domaine des nouvelles technologies.
Pour un usage « massif » des TIC
Selon le président du Fffod, la législation et la réglementation relatives à la formation sont basées sur des fondements qui « datent aujourd’hui de 40 ans et sont devenus un frein considérable ». Pour lui, seul un usage « important, massif, de toutes les innovations qu’apportent et apporteront de plus en plus le numérique, peut doter notre système de formation de l’efficacité que nécessite l’ampleur des besoins ». D’un modèle unique du face-à-face physique entre un formateur et un groupe de stagiaires ou d’élèves, il souhaite ainsi passer a des « systèmes multimodaux ouverts à l’utilisation de toutes les évolutions technologiques présentes et futures ». « Il s’agit également d’accompagner pédagogiquement l’accès au savoir du stagiaire ou de l’élève, à distance ou en présentiel, connecté ou pas, individuellement ou collectivement… », précise-t-il.
Le principe de la détermination forfaitaire du temps passé en formation ouverte et à distance, dont Jacques Bahry défend l’inscription dans la loi, serait « estimé par l’établissement ou l’organisme de formation » et n’essayerait pas de prendre en compte la réalité individuelle du temps passé, dans la mesure où le temps d’apprentissage n’est pas le même pour tous. « C’est sur ce forfait que devront être déterminés l’ensemble des droits liés à l’acte de formation et particulièrement la rémunération des stagiaires et son imputabilité. Bien sûr, les services de contrôle pourront sanctionner les abus manifestes éventuels dans l’établissement de ces forfaits », conclut Jacques Bahry.
[1] Circulaire DGEFP n°2001/22 du 20 juillet 2001 relative aux formations ouvertes et/ou à distance « FOAD ».
Le 02 octobre 2013 – le quotidien de la formation par Aurélie Gerlach