► Les Greta "pourraient être dotés d’un statut juridique propre" (Thierry Marcel, président national de l’Anacfoc)
« Le quinquennat qui vient de s’achever a laissé le réseau de la formation des adultes de l’Éducation nationale avec un gros malaise. En effet, les différentes réformes entreprises n’ont pas été initiées dans un esprit de concertation », indique, à Centre Inffo, Thierry Marcel, président national de l’Association nationale des conseillers en formation continue (Anacfoc) des Greta, lors d’un entretien accordé lundi 14 mai.
Il y a eu, selon lui, « des semblants de concertation avec les acteurs de terrain, qui auraient pu faire des propositions constructives pouvant donner au réseau la place qu’il mérite dans la formation continue ». Car, il est difficile, selon lui, de « prétendre renforcer l’efficience des Greta sans une véritable réflexion sur les nouvelles modalités de gouvernance et qui plus est en remettant en question, sans réelle concertation, la place et le rôle de l’ensemble des acteurs de notre réseau ». Cela est « contraire aux conditions de réussite pour conduire le changement ».
Sortir de la marginalisation
Il y a eu « un déficit de pilotage » de la réforme du réseau des Greta dont la conséquence logique a été l’opposition manifestée de l’ensemble des acteurs. Pourtant, la grande majorité des CFC sont convaincus de la nécessité d’une « évolution » de la mission de formation continue de l’Éducation nationale. Car, soutient Thierry Marcel, « l’environnement dans lequel avait été initié le réseau des Greta, il y a une quarantaine d’années, n’a cessé d’évoluer ». Il faut aujourd’hui « une réforme réellement ambitieuse, volontariste et innovante qui permette une mission de formation continue des adultes de perdurer et de se consolider ». Car la transformation des Greta ne se résume pas à une « simple adaptation technique nécessitée par l’adoption de la loi ».
Pour Thierry Marcel, la promesse faite à l’UNSA par François Hollande de revenir sur la réforme des Greta est un signe que le nouveau président de la République a pris la mesure « des évolutions à venir, qui ne sont pas nécessairement liées au réseau des Greta, mais concernent de façon plus globale l’autonomie des établissements et le désengagement de certaines missions ». Dans tous les cas, et quels que soient les gouvernants, le président de l’Anacfoc estime que les projets de réformes doivent se faire dans un esprit de concertation. Dans ce cadre, « la mise en place de services publics régionaux de formation pose la question de la place réservée aux grands opérateurs que sont l’Association nationale pour la formation des adultes (Afpa) et les Greta. De la réponse à cette question dépendra le projet d’avenir du réseau des Greta ». De ses rencontres avec différentes personnalités, Thierry Marcel tire l’espoir que les Greta, qui accueillent 500 000 stagiaires par an, « pourraient être dotés d’un statut juridique propre ». Mais, prévient-il, « il faudrait que cela se fasse dans le cadre d’un consensus, où l’expertise des acteurs de terrain pourront être reconnue ».
Car pour le président de cette association qui revendique près de 800 sur les 1 300 conseillers en formation continue (CFC), donner un statut aux Greta, offre une série d’opportunités au réseau. C’est lui permettre de « sortir de la marginalisation qui est la sienne aujourd’hui ». C’est aussi lui « donner les moyens d’être mieux armé pour faire face aux contraintes de son environnement et d’être en capacité de relever les défis de demain en matière de formation professionnelle continue sur l’ensemble des territoires ». Et, enfin c’est lui donner la chance d’« affirmer sa mission de service public », aussi bien à l’interne « en renforçant plus encore la formation tout au long de la vie au sein des établissement public local d’enseignement (EPLE) », qu’à l’externe, « en continuant à jouer un rôle majeur dans la formation des adultes, la lutte contre les inégalités, les risques d’exclusion et la sécurisation des parcours ».
Le 15 mai 2012, par Knock Billy
le Quotidien de la formation
suite à la formation
"Aborder le livre avec un public éloigné de l’écrit" animée par
Natacha SAUZION du CRI Auvergne,
à Montluçon le 04 mai 2012
►Le Parlement européen propose la création d’un passeport reconnaissant les qualifications obtenues grâce au bénévolat
La commission de la culture et de l’éducation a voté le 26 avril dernier un rapport qui demande aux États membres de créer un « passeport de compétences » reconnaissant les qualifications obtenues grâce au volontariat à des fins professionnelles ou éducatives. "Les activités de volontariat permettent de rester actif et en contact avec le monde du travail et peuvent contribuer à trouver un emploi », explique la commission.
Elle soutient ainsi la projet de la Commission européenne de créer un passeport selon le modèle Europass « qui assurera la reconnaissance transfrontalière des qualifications obtenues grâce au volontariat ». Les députés considèrent le volontariat (ou bénévolat) « comme une source importante d’apprentissage informel », et croient à sa « valeur intégrative surtout pour les jeunes, les migrants ou les personnes issues de milieux défavorisés ».
Selon le rapport parlementaire, les autorités nationales devraient même fournir un soutien pédagogique et une aide financière aux jeunes défavorisés qui participent à des actions de bénévolat. Ceci pourrait se faire par des incitations fiscales pour les associations s’engageant dans des activités de volontariat transfrontalier. Afin de créer un réseau, la commission du Parlement propose la création d’un portail européen, « afin de contribuer à une meilleure information, coopération et échange de bonnes pratiques ». Les compétences acquises des « 100 millions de bénévoles » contribuant 5 % du PIB européen, leur permettront d’accéder à « l’enseignement formel » ou à « valider certains cursus universitaires », précisent les députés.
Ce rapport sera présenté en réunion plénière du Parlement le 12 juin prochain, dans le cadre des activités proposées à l’occasion de l’Année européenne du vieillissement actif qui vient de démarrer.
Le 10 mai 2012, par Sandrine Guédon – Le Quotidien de la formation