En ordre de bataille depuis le 21 novembre dernier, le Comité paritaire interprofessionnel régional pour l’emploi et la formation professionnelle (Coparef) d’Auvergne organisait, le 23 février, un premier séminaire ouvert aux mandataires syndicaux et patronaux régionaux de Pôle emploi, du Fongecif et des deux Opca interprofessionnels, Agefos-PME et Opcalia. Une première rencontre destinée à présenter le Comité à ces élus et à étudier les pistes de travail communes.
En Auvergne, le travail sur la liste régionale des certifications éligibles au compte personnel de formation n’aura pas attendu la constitution officielle du Coparef puisque les partenaires sociaux s’y sont attelés dès septembre 2014, dans le cadre de la Copire (Commission paritaire pour l’emploi) régionale. Copire qui céda la place au Coparef le 21 novembre, récupérant au passage la CGPME locale qui ne reconnaissait pas, jusqu’alors, la légitimité de la Commission et refusait d’y siéger.
Une liste régionale des formations marquée par la réalité démographique
Pour la constitution de sa première liste de certifications – des remises à jour et des réajustements sont prévus tous les trois mois en fonction des informations remontées des branches professionnelles, des Opca, Opacif et du Carif-Oref local – le Coparef auvergnat s’est adossé au plan régional des formations, reprenant près de 60% d’entre elles , celles menant à une qualification reconnue. « Il n’y a pas réellement de spécificité auvergnate en matière de filières et de besoins d’emploi » explique Claude Bost, le président CFDT du Comité, « en revanche, nos travaux tiennent compte de la réalité démographique de la région et du vieillissement de la population active ». A cet effet, le Coparef a fait le choix de définir des critères de sélection particulièrement larges pour parvenir à une liste la plus ouverte possible. « Dans certaines régions, les Comités locaux ont pris en compte les flux d’accès à certaines formations pour fixer des seuils à ne pas dépasser. Ça n’a pas été notre cas : nous avons préféré jouer l’ouverture pour permettre le renouvellement des compétences »assure pour sa part Pierre Courbebaisse, le vice-président (Medef) de l’instance. Des choix qui feront l’objet d’un suivi régulier par la nouvellement constituée commission d’évaluation des politiques publiques du Conseil régional de l’emploi, de la formation et de l’orientation professionnelles (Cnefop) auvergnat.
Parler d’une seule voix face à la région et à l’État
Quant à ce séminaire du 23 février, s’il avait vocation à présenter la réforme et les travaux du Comité aux différents mandataires sociaux des Opca interprofessionnels, du Fongecif d’Auvergne et de l’agence régionale de Pôle emploi, il répondait également à un besoin d’unité chez les partenaires sociaux. « La vraie différence avec les instances qui existaient avant la réforme (Copire et CCREFP), c’est que la loi du 5 mars 2014 instaure un véritable quadripartisme dans la gouvernance des politiques d’emploi, de formation et d’orientation » souligne Claude Bost, « aujourd’hui, les représentants de l’État ou du Conseil régional présents au Crefop doivent composer avec l’avis des partenaires sociaux. Alors, il nous est nécessaire de parler, tant que faire se peut, d’une seule voix ».
L’agenda 2015 du Coparef auvergnat s’annonce d’ores et déjà bien rempli puisqu’outre les remises à jour trimestrielles de la liste, les partenaires sociaux ont prévu, dès le mois d’avril, d’organiser une campagne d’information sur le compte personnel et le conseil en évolution professionnelle (CEP) dans les quatre départements de la région. En parallèle, d’autres travaux relatifs au service public régional de l’orientation (SPRO) ainsi qu’aux questions d’apprentissage dans la formation initiale attendent les représentants syndicaux et patronaux tant au Coparef qu’au Crefop. « 2015 va être bien chargée » résume Claude Bost.