Serge Paugam est sociologue, directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales et directeur de recherche au CNRS. Ses travaux portent sur les inégalités, les ruptures sociales et les formes contemporaines du lien social. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages, désormais classiques, qui ont fortement éclairé le débat sur la pauvreté et la précarité, dont, aux Puf La disqualification sociale, La société française et ses pauvres, Le salarié de la précarité et, sous sa direction, Repenser la solidarité. En savoir+
Cet ouvrage repose sur une enquête réalisée auprès des publics en difficulté (pauvres, chômeurs, sans-abris…) qui fréquentent la Bibliothèque publique d’information du centre Georges Pompidou. L’accès au savoir et à la culture au sein de cet espace public est pour tous, sans restriction, sans distinction de classes ou de catégories. La bibliothèque du centre Pompidou est à la fois un espace de sociabilité et un espace d’apprentissage de la citoyenneté mais elle est aussi le théâtre de tensions plus ou moins fortes entre différents publics qui ne partagent pas forcément les mêmes aspirations, les mêmes goûts et les mêmes valeurs. Une hiérarchie s’instaure entre les usagers selon leur plus ou moins grande conformité aux pratiques jugées légitimes dans ce type de lieu public. Or, cette hiérarchie implicite est au fondement non seulement de la distinction entre les populations pauvres et celles qui le sont pas, mais aussi de la distinction entre les populations pauvres elles-mêmes. L’enquête à la base de cet ouvrage part de l’hypothèse que les publics en difficulté de la bibliothèque du Centre Pompidou peuvent être définis à partir des trois phases de processus de disqualification sociale : la fragilité, la dépendance et la rupture. De façon générale, la bibliothèque du Centre Pompidou est pour les pauvres un espace de constitution et de renforcement des liens sociaux. Elle permet réellement de conjurer la disqualification sociale. En savoir +