Café conversation en français à la Médiathèque Jack Ralite Croix Neyrat
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Lire la suite« Le phénomène d’illettrisme percute de nombreuses facettes de la vie quotidienne et entrave l’insertion des personnes et la compétitivité économique. Aujourd’hui, je souhaite souligner le caractère prioritaire de ce combat contre l’illettrisme et vivifier ce dernier auprès de tous les acteurs ». C’est en ces termes que Thierry Repentin, ministre délégué en charge de la Formation professionnelle et de l’Apprentissage, a conclu la matinée de concertation et d’échanges sur le thème « Lutter ensemble contre l’illettrisme : un enjeu pour l’inclusion sociale et pour la croissance économique », organisée par l’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme (ANLCI) le 17 janvier. Une récente enquête de l’Insee, qui consiste à mesurer le niveau de compétences des adultes à l’écrit, à l’oral et en calcul, révèle qu’en 2011, 16 % des personnes âgées de 18 à 65 ans résidant en France métropolitaine éprouvent des difficultés dans les domaines fondamentaux de l’écrit, et pour 11 % ces difficultés sont graves ou fortes. Parmi celles qui ont été scolarisées en France, 7 % sont dans ce cas et peuvent donc être considérées en situation d’illettrisme, contre 9 % en 2004. « Cela représente 2,5 millions de personnes dont 51 % sont en emploi. En effet, l’illettrisme ne saurait seulement se confondre avec l’exclusion car ce phénomène est bien présent chez les personnes en situation professionnelle », a souligné Thierry Repentin. « Un progrès a été réalisé en matière de lutte contre l’illettrisme car il résulte d’une forte mobilisation des acteurs depuis 10 ans. Il faut souligner les actions conjuguées de l’Etat, des Régions, des partenaires sociaux, des entreprises et de l’ANLCI qui a rendu visible ce phénomène et qui coordonne les actions. Il convient de ne pas baisser la garde car l’illettrisme reste trop important et constitue une inégalité sociale mais aussi territoriale (des régions sont plus touchées que d’autres). En outre, il reste très pénalisant dans le domaine socio-économique », a-t-il ajouté.
Le ministre a ainsi invité tous les acteurs à poursuivre la mobilisation et à l’amplifier au sein des entreprises. Il a évoqué deux priorités qu’il entend mettre en œuvre : « La première consiste à permettre à chaque jeune d’accéder à un premier niveau de qualification. A ce titre, je suivrai les actions innovantes au sein des CFA (en faveur des apprentis préparant un diplôme de niveau V) avec l’appui de l’ANLCI ». Thierry Repentin souhaite également que les actions de lutte contre l’illettrisme soient placées au centre des plates-formes de suivi et d’appui aux décrocheurs (jeunes sortis sans diplôme de la formation initiale). Ces plates-formes sont un mode de coordination des acteurs locaux de la formation, de l’orientation et de l’insertion des jeunes mis en place en 2011. La seconde priorité est « de donner un caractère concret au droit à la formation tout au long de la vie ». L’enjeu étant la prise en compte de l’illettrisme par les prescripteurs de formations. « Pour l’ensemble des actifs ensuite, je souhaite qu’en cette année 2013 puisse se concrétiser la belle idée du compte individuel de formation dont les partenaires sociaux viennent de jeter les bases dans leur accord relatif à la sécurisation de l’emploi ». Dans cette perspective, « la mise en oeuvre du compte nécessitera un accord ambitieux de mise en oeuvre entre l’Etat, les Régions et les partenaires sociaux. Je compte bien faire en sorte que dans une logique de formation initiale différée, la maîtrise des savoirs de base soit pleinement prise en compte dans les discussions. Pour pouvoir se former tout au long de la vie, il faut parfois en effet d’abord « réapprendre », acquérir à nouveau les fondamentaux qui permettent d’accéder à tout le reste ».
« Dans les prochaines semaines, a poursuivi Thierry Repentin, nous allons prendre des initiatives au regard de ces objectifs. La convention-cadre 2013-2015 élaborée entre l’Etat et le Fond paritaire de sécurisation des parcours professionnels (FPSPP) prévoit 54 millions d’euros dédiés, dans le cadre d’appels à projets, à des actions de formation contribuant à la lutte contre l’illettrisme et à l’acquisition des socles de compétences pour les salariés les plus fragiles ». Dans le cadre de l’Acte III de la décentralisation, le ministre fait le « pari » d’une amplification de l’effort des partenaires sociaux et des Régions du point de vue qualitatif et quantitatif. Entre autres initiatives figurent également le renouvellement du partenariat entre l’Etat et l’ANLCI, et la candidature « Illettrisme, grande cause nationale 2013 », déposée par un collectif fédéré par l’ANLCI et soutenue par Michel Sapin, ministre du Travail, et Thierry Repentin, pour l’obtention du label.
Le quotidien de la formation – 18 janvier 2013 – Philippe Grandin
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