Café conversation en français à la Médiathèque Jack Ralite Croix Neyrat
Venez pratiquer le français dans une ambiance détendue et conviviale !
Lire la suite« Dans un contexte de crise économique et de hausse du chômage, les métiers [liés aux services à la
personne] pourraient représenter une réelle opportunité d’insertion pour des demandeurs d’emploi qui en feraient
le choix », écrivent Elodie Alberola, Léopold Gilles et Florence Tith, dans une étude [1] que le Crédoc a consacrée
à ce secteur d’activité où plus de 500 000 emplois ont été créés en vingt ans. Selon les projections du Centre
d’analyse stratégique, les perspectives de croissance sont par ailleurs positives pour les vingt ans à venir. « Et même
si la création d’emplois s’est ralentie avec la crise à partir de 2007 et 2008, les intentions de recrutement
restent importantes, et les difficultés de recrutement rencontrées montrent la nécessité d’orienter plus efficacement
les candidats potentiels, et notamment les demandeurs d’emploi, vers le secteur », indiquent les chercheurs.
Encore faut-il que certaines conditions soient respectées : il faut, « d’une part que les emplois proposés soient
de qualité et accessibles au plus grand nombre, et que de réelles passerelles existent, d’autre part, entre le monde
de l’insertion et les emplois ordinaires du secteur ».
Bien que ces métiers [soient] « encore peu attractifs, et restent caractérisés par une importante précarité » (emplois
à temps partiel, multi-salariat, travail le week-end, niveaux de rémunération faibles, compris entre 600 euros et
900 euros net par mois), le secteur semble accessible aux moins diplômés (près d’un salarié sur trois sans diplôme)
et aux populations d’origine étrangère (plus d’un salarié du secteur sur dix) et devrait « s’ouvrir progressivement
aux jeunes et aux hommes ».
Les emplois du secteur des services à la personne exigent cependant de posséder « un socle minimum
de compétences », et de satisfaire « un certain nombre d’exigences attendues par les employeurs », notamment
les qualités relationnelles de l’intervenant, ses capacités d’ajustement aux attentes des particuliers, et la capacité
de « faire émerger » les potentialités de la personne dépendante aidée afin de préserver au maximum son autonomie. Selon Élodie Alberola, Léopold Gilles et Florence Tith, « ces prérequis, associés à la précarité des emplois et à la
faible attractivité du secteur, posent la question des leviers possibles pour orienter et accompagner les demandeurs d’emploi vers ces métiers, qui certes représentent des possibilités de développement, ne serait-ce qu’à temps partiel, mais qui ne sont de fait pas toujours accessibles ».
IAE, vecteur d’insertion dans le secteur des services à la personne
L’étude passe en revue les stratégies et outils développés pour faire accéder les publics éloignés de l’emploi à un
métier dans le secteur des services à la personne. Les dispositifs d’accompagnement portés par les Conseils généraux
et Pôle emploi « ont encore peu investi les services à la personne et se limitent à la mise en place de plateformes collectives de recrutement, d’information et de formation et de quelques expérimentations dont la portée et l’efficacité paraissent encore limitées », indiquent les chercheurs. Qui précisent qu’en revanche, les structures de l’insertion
par l’activité économique (SIAE), et notamment les associations intermédiaires, qui se sont positionnées très tôt sur
le créneau des services à la personne, se heurtent à des difficultés importantes qui freinent l’insertion des
publics éloignés : faible intégration au tissu économique des organismes agréés de services à la personne ; accès
limité aux métiers de l’aide à domicile auprès des personnes âgées (par les difficultés d’accès aux formations et par
le manque de motivation et d’intérêt des salariés pour des métiers nécessitant un fort investissement personnel
et relationnel) ; faible attractivité de ces métiers.
Selon les auteurs de l’étude, « le secteur de l’IAE constitue donc un levier possible d’insertion dans le secteur
des services à la personne, mais principalement dans les métiers qui ne nécessitent pas de qualification
ou d’investissement important sur le plan de la relation avec le client, et pour les salariés suffisamment autonomes
pour intervenir directement auprès des particuliers ».
La mise en place récemment de groupements d’employeurs pour l’insertion et la qualification (GIEQ) dans le domaine
de l’aide à domicile et du médico-social vise à lever les freins liés à l’accès à la formation et à la faible attractivité
des métiers du secteur des services à la personne. S’adressant à un public en difficulté mais plus proche de l’emploi
que celui de l’IAE, le GIEQ pourrait donc « constituer un prolongement complémentaire » de l’IAE, « apportant
une solution potentielle à la question de la professionnalisation et au temps partiel subi, l’objectif étant de proposer
des emplois à temps plein ». Selon les chercheurs, la réussite de l’expérience des GIEQ dans le secteur des services
à la personne, dont « le modèle économique n’est pas encore stabilisé », dépendra de la capacité des structures d’aide
à domicile « à faire face à leurs difficultés financières » et de celle du GEIQ « à réunir un nombre suffisant de structures et de salariés », afin de « permettre une mutualisation efficace de l’offre et de la demande de main-d’œuvre ».
Le 27 juillet 2012, par Knock Billy – Acutalité de la formation
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